Avant de vous permettre de lire ce récit, je souhaite vous expliquer la raison qui m’a poussée à vous le partager. Lorsque j’étais enceinte, j’ai imaginé plusieurs scénarios d’accouchement et je l’avoue, je me suis souvent inquiétée . Pour moi l’accouchement était un inconnu qui m’impressionnait et grâce aux témoignages que j’ai pu écouter, lire, j’ai découvert des récits qui m’ont permis de me préparer au mieux pour le grand Jour. C’est à mon tour, de vous livrer mon histoire qui j’espère pourra rassurer les futurs parents concernés. Car la naissance implique bien les deux !
Le commencement
Il y a quatorze mois, Rose arrivait par bonheur dans mon ventre. A cette période, Mathieu et moi avions un désir d’enfant mais ne nous pressions pour autant pas les choses. Je m’étais même conditionnée à ce que cela prenne du temps. Un premier test réalisé au premier doute qui s’avérait être finalement négatif. Quatre mois plus tard, un nouveau test et cette fois-ci… Surprise ! J’étais bien enceinte et de plusieurs semaines. Quelle joie et quelle chance aussi.
Ces premiers jours où l’on prend conscience que l’on a un tout petit être en soi sont assez particuliers. Par superstition, on a tenu à garder le secret tant que la première échographie (dite de datation que j’ai réalisé à six semaines de grossesse) n’était pas réalisée. Mes parents et mon frère sont venus passer le weekend chez nous juste après ce fameux test positif. Ils ont deviné à mon attitude et celle de Mathieu l’heureuse nouvelle !
Une grossesse presque tranquille
Ma grossesse s’est déroulée dans les meilleures conditions, j’ai pu commencer le télétravail à trois jours par semaine au bout de six mois. Mon manager a été très compréhensif car mon temps de trajet moyen par jour était de deux heures et demi. J’ai connu une très grosse fatigue au premier trimestre où je militais pour ne pas m’endormir au bureau en début d’après-midi sans que mes collègues soupçonnent quoique ce soit. Pour les mois qui ont suivi et jusqu’à la naissance, j’étais en pleine forme et j’avais conscience du bonheur que nous allions vivre. De nature assez anxieuse, mon tempérament s’est vraiment transformé durant ma grossesse ; je prenais les choses avec philosophie, peut-être trop parfois car je l’avoue j’étais assez tête en l’air ! J’ai eu très peu de nausées et je n’avais pas du tout de fringales. Comme quoi, les femmes enceintes ne se ressemblent pas ! Je dormais très bien, grâce à mes jambes surélevées par un coussin ! Rose se réveillait en même temps que moi en me saluant par de jolis mouvements, comme des vagues que j’aimais contempler sur mon ventre. Je lui avais donné le surnom de « petite surfeuse ».
Au septième mois, on m’annonçait un bébé dit Macrosome (un bébé estimé à plus de quatre kilos à la naissance) et je commençais à appréhender l’accouchement. Serais-je assez forte physiquement pour lui donner la vie ? Le corps médical m’assurait que j’allais pouvoir accoucher par voie basse ce qui me conforta dans l’idée d’y aller le jour J, le cœur léger ! Autour de moi, j’avais très peu de retours d’expérience partagés et j’ai encore le sentiment que les récits d’accouchement restent tabous, tout comme ceux du post-partum. Peut-être par peur de livrer trop de détails intimes, de décourager les futures mamans. Sans vous dévoiler le récit du mien dans son intégrité ; je peux vous dire que je garderai un bon souvenir de la venue au monde de Rose.
Alors c’est ça les contractions ?
Je savais que malgré le fait d’avoir pris note de tous les bons conseils de ma sage-femme pendant les cours de préparation à l’accouchement, il y aurait forcément des surprises le jour J. Les contractions, les fameuses, sont arrivées de plus en plus fortes à la hâte ce samedi deux novembre, en début de matinée et étaient rapprochées de trois minutes. Pendant toute ma grossesse je n’en n’avais eu aucune et ne savais pas vraiment à quoi m’attendre sur leur ressenti. Oh, j’avais eu quand même quelques tensions au niveau du ventre mais n’assimilais pas cela à des contractions réelles pour autant. Aucun doute, ce jour de la naissance de Rose, j’étais en début de travail vers les six heures et demie du matin et c’était déjà assez intense ! Moi qui pensais me retrouver dans un scénario différent avec quelques contractions plus ou moins rapprochées et durant peut être plusieurs jours… On m’avait briefé et j’ai eu exactement les symptômes évoqués en préparation : « des vagues de douleur de règles qui arrivent crescendo, qui durent quelques secondes et qui repartent. Bien respirer, profondément à chacune de ces vagues ». Ma respiration profonde a permis de les supporter au moins quatre heures entre la maison et la maternité, malgré le trajet en voiture de quarante cinq minutes où, à l’arrière du véhicule, pendant chaque contraction, je m’agrippais aux poignées de la portière et souffrais en silence pour ne pas que Mathieu s’inquiète. Je vous rassure, c’est complètement surmontable en appliquant ces consignes. C’est une vraie douillette qui vous parle ! Il faut être fort mentalement et vous focaliser sur votre respiration. Votre corps est conditionné pour vivre ce moment, c’est ce que je ne cessais de me répéter et ça m’a beaucoup aidé psychologiquement.
Un accouchement en deux temps
A mon arrivée à la maternité et après examen, j’avais effectivement pas mal travaillé ; on m’annonçait que je pouvais déjà avoir la péridurale. Je l’ai souhaité ambulatoire (moins dosée) de façon à pouvoir ressentir et accompagner au mieux la sortie de mon bébé. Et puis après la pose qui s’est déroulée à merveille, le travail s’est quelque peu ralenti. Le personnel pensait une venue au monde avant midi et finalement… Rose est arrivée pour le début de soirée ; après une heure vingt de poussées. La coquine avait sa tête bien reposée sur un côté ce qui ralentissait considérablement son arrivée malgré les contractions. Je retiens un vrai professionnalisme du personnel ce jour-là à mes côtés. J’avais choisi une petite maternité publique qui avait la réputation d’être à l’écoute et disponible pour les naissances. J’y suis allée en toute sérénité. On m’expliquait chaque étape, on me rassurait sur la santé du bébé et Mathieu avait le même niveau d’informations. Ce sont des détails très importants lors d’une naissance pour les parents.
Pour la suite, quelques imprévus ont corsé son arrivée où j’ai du avoir recours à une belle épisiotomie, aux ventouses et à l’intervention d’un gynégoloque performant mais assez mal luné. Pour tout vous avouer, c’est ce que je redoutais enceinte mais je sais aujourd’hui que sans cette aide, j’aurais été transférée en bloc opératoire pour une césarienne. En conclusion, mon accouchement restera un bon souvenir grâce au soutien de Mathieu et des sages-femmes qui ont su comment m’accompagner. Ma petite Brune a fini par arriver en pleine forme, toute pimpante et avec tellement de cheveux ! Dès que sa tête fut posée sur mon épaule, je me suis dit qu’on avait vraiment réussi cette venue au monde malgré le coup de chaud que je venais d’avoir ! J’ose espérer pouvoir renouveler un jour l’expérience car c’est merveilleux à vivre.
Et après ?
C’est ce que l’on appelle le Post-Partum. C’est comme se réveiller en pleine nuit d’un sommeil profond. La venue au monde d’un enfant bouscule nos habitudes et notre sommeil ! J’ai lu un très bon livre qui parle justement de l’apprentissage des premiers jours avec son enfant. « Bébé, dis moi qui tu es » du pédiatre Philippe Grandsenne. Cela nous aide à mieux appréhender les premiers jours de vie et c’est très agréable à lire !
Depuis, on s’est bien adapté au fil des mois. Je me suis très bien remise de l’épisio qui n’a causé aucune séquelle malgré quelques difficultés à s’asseoir les premiers jours. Ce nouveau statut de parents nous a encouragé à davantage ouvrir le dialogue. La période post-partum fatigue pas mal et met nos nerfs à rude épreuve. On parle souvent du quatrième trimestre pour le définir et c’est tout à fait ça ! J’ai été suivie par ma sage-femme et j’ai adoré son accompagnement. pré et post accouchement. Aujourd’hui nous sommes bien calés après avoir trouver notre propre rythme qui nous convient. Rose, avec ses joues à croquer, a déjà son petit caractère mais est un bébé très facile. Notre duo s’est encore plus renforcé depuis sa venue au monde, j’ai d’ailleurs découvert Mathieu sous un nouveau jour. C’est tellement mignon de les voir ensemble que les larmes me viennent souvent facilement.
La morale de l’histoire ? De l’amour et du dialogue !
Voici pour résumer mon vécu du post-partum. Mon corps a changé mais je l’aime et le remercie chaque jour de m’avoir permis de donner la vie. Notre couple a connu un certain bouleversement mais il est encore plus uni. On continue d’écrire ensemble la suite à la découverte d’autres étapes qui me tardent de vivre. Evidemment pas trop vite pour qu’on ai le temps de les savourer !
Merci d’avoir lu ce long récit assez personnel. Je peux vous recommander également le très bon podcast Bliss Stories que j’ai pris plaisir à découvrir il y a un an. Vous pourrez y découvrir de très belles histoires….

6 Comments
Top 🙂
🙂
Tu sautes tout de même le passage d’1 semaine où tu ne peux plus t’assoir après l’épisio 😆
Mais c’est bien tu es positive 👍
Bizz
Oui, je n’ai pas raconté tous les détails !Je confirme que pendant une bonne semaine, il était difficile de s’asseoir. J’avais torsadé une grande serviette de bain pour me faire une bouée d’assise 🙂 Heureusement cela ne dure que quelques jours. Biz Elodie !
C’est magnifique à lire 😊 Merci pour ce beau récit ma belle!
Merci Maud, il me tarde de vous revoir tous les deux. Bon retour chez nous …. ! Gros bisous